La relation avec ma supérieure hiérarchique a toujours été au-delà de ce que l'on peut espérer. Lorsqu'elle a pris son poste de chef de service j'avais déjà un peu plus de vingt ans d'ancienneté dans l'entreprise.Elle a pu s'appuyer sur mon expérience pour s'installer dans ses fonctions et trouver ses marques, et naturellement je suis devenu son conseiller technique. Une complicité naturelle est née de cette situation et je sentais bien qu'il y avait un petit plus entre ma cheffe et moi qu'on ne retrouvait pas avec les autres collaborateurs, même si elle faisait en sorte de ne pas trop le montrer. Le matin, lorsqu'elle arrivait au travail avec moi, elle ne manquait jamais de venir me saluer dans mon bureau et nous partagions notre premier café de la journée en devisant de tout et de rien, de manière détendue et parfois presque amicale. Le reste du temps tous les prétextes étaient bons pour nous retrouver dans son bureau ou pour échanger des conversations téléphoniques ou des mails. Enfin, ma responsable me félicitait régulièrement pour la qualité de mon travail qu'elle estimait remarquable et supérieure et ne tarissait pas d'éloges sur notre étroite collaboration. Aussi, je ne fus pas trop surpris lorsqu'elle me demanda de lui servir de chauffeur et de l'accompagner à un colloque de trois jours à Paris. L'idée était trop belle et je crois dans un premier temps à une blague de sa part mais très vite, elle me signifia que sa proposition était très sérieuse, que conduire et circuler dans Paris ne lui convenait pas, que ce genre de congrès était souvent ennuyeux et que les soirées en solo dans les hôtels étaient tristes à mourir. La mission fut donc actée et le jour prévu nous partions de bon matin pour la capitale. La première journée se déroula dans la bonne humeur, le déjeuner était pris en commun avec les congressistes sur le lieu du colloque. En fin d'après-midi nous avons regagné notre hôtel pour y déposer nos bagages et nous rafraîchir un peu. Nous avons convenu de nous retrouver un peu plus tard pour sortir dîner en ville. Nous avons mangé dans une belle brasserie au décor des années 1920 et avons prolongé la soirée dans un bar lounge en sirotant une bière au son d'un pianiste. Il était plaisant de partager ces moments loin du bureau et de se sentir aussi proches et intimes tout en étant dans une relation de supérieure à subordonné. C'est précisément lorsque nous avons regagné l'hôtel que cette relation a volé en éclats. Alors que je m'attendais à ce que nous nous séparions dans le couloir pour regagner chacun notre chambre ma cheffe m'invita à boire une coupe de champagne dans la sienne pour terminer cette belle soirée. Le room-service nous livra une bouteille dans ...

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