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Voyage en side car au Maroc 14

Publié par : pierre49590 le 20/11/2024

Merci à vous tous pour vos encouragements et vos notes !Dans cet épisode, pas de cul, mais une phase simple de mes vacances là-bas et qui éclairera la suite du roman.- Ah, attends, j’ai un petit cadeau pour toi. Je récupérai le briquet emballé dans ma musette et le lui tendit.Il me regarda, interloqué, ne sachant que dire ou que faire. Puis il prit fébrilement le paquet, le déplia, pour sortir de l’étui le briquet étincelant que j’avais choisi pour lui.- C’est... C’est pour moi ? C’est un cadeau pour moi ?- Tu vois quelqu’un d’autre dans la chambre, dis-je en rigolant.Il regardait l’objet comme un enfant, fasciné comme un chevalier teutonique ayant trouvé le Saint Graal.Il s’empara de mes deux mains pour les secouer chaudement.- Tu ne me donnes pas un baiser ?- Non, on n’embrasse pas pour un cadeau, c’est trop important ! Puis il disparut par la porte brutalement ouverte.Je restais prostré sur mon lit, mesurant bien qu’il m’avait dévoilé là, certainement, sa face la plus secrète et la plus fragile de son âme.Le lendemain, je commençais ma virée à moto tôt le matin, quittant les gorges du Dadès alors que la brume matinale flottait encore légèrement au-dessus de la vallée. Je passais tout naturellement faire un petit coucou à mon beau Karim qui débutait à peine le déballage de son étal. J’en profitais pour lui remettre son cadeau. Enchanté, il déplia le grand chiche au vent du matin. Les yeux pleins de reconnaissances, il vint, lui aussi, me serrer à deux mains. Puis je repartis dans la foulée.La fraîcheur de l'air me renforcait alors que j'entame la route sinueuse et parfois cahoteuse de la R704 en direction de Boumalne Dadès. Le paysage était à couper le souffle, les montagnes majestueuses se dressant de part et d'autre de la route. Je savourais chaque virage, chaque montée, et chaque descente.À Boumalne Dadès, je pris la nationale dix, vers Tinghir. Les routes n'étaient pas en excellent état, souvent jonchées de nids-de-poule et de sections de gravier, ce qui rendait la conduite plus aventureuse. Les villages berbères que je traversais semblaient sortir d'un autre temps, avec leurs kasbahs traditionnelles et leurs palmeraies verdoyantes. Les habitants, curieux, me saluaient chaleureusement, et je répondais avec un sourire, me sentant étrangement chez moi dans cette terre lointaine.Le paysage changeait progressivement, des montagnes arides aux vallées fertiles. En arrivant à Tinghir, je fis une pause pour me dégourdir les jambes et prendre quelques photos des environs. La ville était animée, avec ses marchés colorés et ses ruelles animées. J’y achetais quelques babioles comme souvenir pour ma famille.Je repris la route vers les gorges du Todgha, impatient de découvrir ce joyau naturel. Le trajet de quinze kilomètres depuis Tinghir fut plus difficile, avec des portions de route encore plus rudimentaires, mais la récompense à l'arrivée en valait chaque secousse. Les falaises, hautes et abruptes, encadraient une rivière cristalline, créant un contraste saisissant avec le ciel bleu éclatant.Je passai plusieurs heures à explorer les gorges, me promenant le long de la rivière et grimpant sur les rochers pour obtenir une meilleure vue. La beauté sauvage de l'endroit me laissait sans voix. Je déjeunais dans un petit café local, savourant un tajine parfumé, avant de reprendre ma route vers les gorges du Dadès.La journée s’achevait alors que je remontais la nationale, les ombres s'allongeant sur la route. Fatigué mais comblé, je réalisais combien cette virée m'avait rapproché de l’authentique cœur battant du Maroc.Je décidai tout de même de passer chez Daoud pour offrir mon cadeau au jeune Younes. Comme d’habitude, j’eus à peine le temps d’arrêter mon moteur devant sa maison que sortit en bondissant Younes.La soirée était déjà bien avancée, et une douce brise soufflait à travers le désert, apportant enfin un peu de fraîcheur après une journée étouffante. Je coupai le moteur et Younes apparut. Sa silhouette élancée et ses mouvements agiles trahissaient l’aisance et l’assurance déjà si vite acquises.- Bonsoir, Younes ! lançai-je en descendant de mon véhicule. Il me répondit d’un sourire éclatant, mais ses yeux étaient déjà captivés par le side-car, une machine fascinante pour lui.- Bonsoir, Pierre ! répondit-il, ses yeux brillant de curiosité. Il s’approcha de la moto, ses doigts effleurant le métal avec une fascination palpable. « C’est incroyable, » murmura-t-il, admirant chaque détail. Ses yeux scrutaient les lignes du véhicule, les reflets de la lumière sur le chrome et les rouages complexes. La passion et l’admiration dans son regard étaient évidentes.- Tu aimes toujours autant les motos, à ce que je vois, dis-je en souriant. Il hocha la tête, absorbé par l'exploration minutieuse de chaque partie de la machine. Je le laissai savourer ce moment avant de sortir le cadeau de ma sacoche.- J’ai quelque chose pour toi, annonçais-je enfin. Il leva les yeux, un sourire interrogateur sur les lèvres. Je lui tendis le chèche soigneusement enveloppé.- Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il, délaissant à contrecœur la moto pour prendre le paquet. Il prit le chèche avec précaution, ses doigts effleurant le papier.- Ouvre-le, l’encourageai-je.Il déplia lentement le chèche. Ses yeux s’agrandirent de surprise et de gratitude.- Un chèche, pour moi ? S’émerveilla-t-il. Il commença immédiatement à l’enrouler autour de sa tête avec des gestes précis et assurés, démontrant une habileté naturelle et une familiarité évidente avec ce vêtement traditionnel.- Merci beaucoup, c’est magnifique, dit-il, ses yeux brillant de joie. Il se redressa, le chèche maintenant parfaitement ajusté, et son expression trahissait une fierté nouvelle.- Maintenant, tu es vraiment prêt à affronter les éléments du désert, plaisantais-je, touché par son enthousiasme sincère. Younes éclata de rire, son visage rayonnant de bonheur. Ce simple geste avait suffi à illuminer sa soirée, et son bonheur communicatif réchauffait mon cœur, me rappelant les joies simples et authentiques de cette vie dans ce coin un peu perdu du Sud du Maroc.- Tu m’invites à prendre le « shay » ?Lui aussi me serra à deux mains pour me montrer toute sa gratitude.- Oui, bien sûr, mon ami ! Viens ! Viens ! Entre.Daoud m’attendait avec Karim derrière lui, et tous les autres enfants, qui se bousculaient pour mieux voir l’arrivant, derrière. Ils se pressaient les uns contre les autres, poussant de petits cris d'excitation, essayant de se frayer un chemin pour obtenir une meilleure vue de l'étrange machine et de la scène qui se déroulait. Leurs visages illuminés par la curiosité et l'émerveillement rappelaient combien une simple visite d’un étranger pouvait être un événement marquant dans leur quotidien.Daoud me salua normalement, sans froideur, mais sans enthousiasme. Je pense que la présence de son grand fils devait le gêner… Daoud avait revêtu un saroual noir, intégrant une ceinture large de même matière, contribuant apparemment non seulement au confort du vêtement, mais aussi à son style caractéristique, donnant à son sarouel une forme ample, décontractée, et mettant en valeur sa taille bien prise. Il portait sur le haut l’incontournable marcel bleu un peu délavé. Daoud, lui, était visiblement en tenue de footballeur. Sans doute revenait-il d’un entraînement, puisqu’il m’avait confié qu’il jouait dans un club. Je regrettai cette tenue, en général très peu près du corps, surtout avec un short ridiculement toujours trop lâche et long.J’entrais dans la grande salle. Nous nous installâmes sur le grand tapis, Daoud en face de moi, avec, cette fois-ci, Karim, et Younes se positionna à mes côtés. La pièce, éclairée par des lampes à huile, baignait toujours dans une lumière douce et chaleureuse, accentuant l’atmosphère conviviale et intime des retrouvailles.Daoud, m’apparaissait vraiment comme un homme magnifique. Son corps rappelait celui d’un gymnaste, avec des muscles puissants et bien définis, témoignant de sa force et de son endurance. Ses bras robustes et son torse large, mis en valeur par ce marcel, donnaient une impression de solidité et de protection. À côté de lui mon Karim offrait un contraste frappant. Plus fin et élancé, il avait la grâce et l’agilité d’un danseur classique, que j’avais déjà remarquées. Ses muscles, bien que moins volumineux, étaient sculptés avec précision, évoquant une force contenue et une souplesse remarquable.Younes, assis à mes côtés, observait la scène avec un mélange de respect et d’admiration pour son père et son frère aîné. Les filles de la maison, quant à elles, se chargeaient du service avec une discrétion admirable. Elles apparaissaient brièvement pour déposer les plats avant de disparaître rapidement, presque invisibles, laissant l’intimi ...

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